Carrefour de réflexions, de rencontres, d’échanges et d’informations dans les domaines de l’assainissement, des déchets et de la propreté, de l’eau potable et des ressources en eau et milieux aquatiques, le congrès de l’Astee réuni les acteurs majeurs de la gestion des ressources dans l’optique d’obtenir des retours d’expériences, des actualités sur la réglementation, des présentations de projets novateurs, des visites technique et des débats et échanges autour d’une thématique phare. Cette année, le 101e congrès a eu lieu à Dunkerque, et avait pour thématique « Adaptation au changement climatique : quelles anticipations et actions dans les territoires ? »

 

Adaptation au changement climatique : quelles anticipations et actions dans les territoires ?

 

Le changement climatique est un enjeu majeur pour notre société. Quand bien même les services publics de l’eau et des déchets sont peu contributeurs aux émissions de GES, ils sont porteurs de solutions de réduction des émissions et sont surtout très concernés par les effets du changement climatique. Ils doivent par conséquent développer des solutions d’adaptation et renforcer leur résilience vis-à-vis des phénomènes climatiques.

Selon la définition du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC), l’adaptation est la démarche d’ajustement au climat actuel ou à venir, ainsi qu’à ses conséquences. Il s’agit à la fois de limiter les effets négatifs du changement climatique et de dégager des opportunités de ses effets bénéfiques. L’adaptation se décline à toutes les échelles de territoire. Il s’agit donc d’anticiper les conditions climatiques futures pour aujourd’hui, décider et construire des stratégies compatibles avec la situation de demain.

Comment prendre en compte la préservation de la ressource en eau, les menaces d’inondation, la vulnérabilité des bâtiments et infrastructures aux risques naturels, la fréquence accrue des sécheresses, les îlots de chaleur urbains, les risques de submersion, les impacts sur les fonctions et usages des hydrosystèmes, les déchets qui seraient issus soit de catastrophes climatiques, soit de changements structurels (algues par exemple) ? Quelles sont les mesures d’adaptation possibles ? Quels sont les outils disponibles pour évaluer les vulnérabilités futures ? Comment intégrer le changement climatique dans les stratégies des territoires ? Comment mobiliser et soutenir les acteurs locaux ? Quelles sont les bonnes expériences à connaître ? Autant de sujets à l’ordre du jour de ce 101iéme congrès.

 

Focus sur les échanges

 

Lors de la session sur la gestion des épisodes de sècheresse, le Syndicat de l’Eau du Dunkerquois a présenté la technique de rechargement artificiel de la nappe phréatique à Moulle pour pérenniser la ressource en eau, aux côtés de Nantes Métropole, Agence de l’Eau Artois-Picardie et Eau de Paris, qui ont également mis en lumière leurs expériences de gestion de la ressource lors de périodes sèches.

 

Dans cette lignée, les congressistes ont eu l’opportunité de participer à une visite du site de réalimentation de Moulle.

Réalisée en 1973, l’unité de réalimentation , capte l’eau de la rivière pour la réinfiltrer naturellement dans la nappe lorsque son niveau n’atteint pas la valeur attendue. La nappe peut alors être réalimentée à hauteur de 50 000 m3/jour via des bassins d’infiltration adaptés. Une initiative d’avant-garde, pour pérenniser la ressource et sécuriser l’approvisionnement en eau potable en cas de nécessité lors de périodes de faible pluviométrie. Les équipes du syndicat ont animé cette visite du dispositif qui s’inscrit dans la gestion durable de la ressource où la technologie accompagne l’hydrosystème.

 

Fabrice Mazouni, Directeur du Syndicat de l’Eau du Dunkerquois, David LEFRANC Directeur de l’Aménagement et de l’Environnement au Grand Port Maritime de Dunkerque et Julien JADOT Directeur adjoint Cycle de l’Eau à la Communauté urbaine de Dunkerque ont animé un atelier sur l’utilisation d’eaux non conventionnelles : « enjeux et opportunités pour la gestion intégrée de la ressource en eau ».
Entre expériences historiques et approche stratégique, le territoire Dunkerquois a présenté les engagements en vue de contribuer à la préservation de la ressource en eau.

En parallèle, la « Toile de l’eau industrielle », résultat d’un partenariat entre l’Agence d’urbanisme et de développement de la région Flandre-Dunkerque (AGUR) et le Syndicat de l’Eau du Dunkerquois, a été présentée lors d’une session dédiée. Il s’agit d’un outil écosystémique et prospectif au service de la résilience des territoires et de la gestion de la ressource en eau industrielle en particulier.

 

Lors de la session innovation, Eva Ducrocq a présenté le projet du Syndicat de l’Eau du Dunkerquois: la mise en place d’une hydroturbine dans le réseau d’eau pour produire de l’énergie électrique, dans le même temps que l’eau potable est distribuée, plébiscité par le public parmi une dizaine de projets présentés lors du 101eme congrès de l’ASTEE.

Enfin, Sebastien Vannoye du Syndicat de l’Eau du Dunkerquois et Florian Claudel de Suez, ont présenté les outils et méthodes mis en œuvre sur le territoire Dunkerquois permettant d’optimiser la gestion patrimoniale des réseaux d’eau, limiter les fuites et préserver la ressource. Une nouvelle opportunité pour le territoire de mettre en avant les avancées en matière de gestion de la ressource.